La laïcité

La CGT CD85 est attaché au principe de laïcité. La laïcité est souvent "dévoyée" au sein de la collectivité. Il est donc nécessaire de "remettre l'église au centre du village", c'est-à-dire qu'il faut expliquer clairement ce qu'est la laïcité.
La CGT CD85 a toujours été très réservé sur la crèche, puis les crèches qui prolifèrent maintenant au sein de la collectivité. N'est-il pas, pour les défenseurs de (des) crèches, aller à l'encontre de cette phrase que l'on trouve dans les trois Évangiles synoptiques (Marc 12,17, Matthieu 22,21 et Luc 20,25): "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" ?
La laïcité est un sujet sensible pour de nombreux agents, la CGT CD85 se doit de donner des éclaircissements. (Mars 2025)

Qu'est-ce que la laïcité ?

La laïcité est le « principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse » et « d'impartialité ou de neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses ». Elle garantit:
- la liberté de conscience;
- l'égalité de tous les citoyens quelle que soit leur croyance; 
- la neutralité de l'État à l'égard des religions;
- le libre exercice des cultes.
Toute attaque à la laïcité c'est donc s'attaquer à ces quatre garanties et c'est aussi s'attaquer aux droits de l'Homme (art 1, 3 et 10).

Questions réponses sur la laïcité ?

Nous constatons souvent des préjugés sur la laïcité. : 

  • La laïcité est-elle une singularité française ? Non (Mexique, Brésil...). Les USA n'est pas un état laïc, car si l'Etat ne peut se mêler des affaires cultuelles, le culte peut se mêler des affaires de l'Etat.
  • La laïcité est-elle immuable ? Non. par exemple l'Iran a été laïque au XIXème siècle dans les années 20.
  • Il y a t-il une antériorité à la loi de 1905 ? Oui. La laïcité est présente, par exemple, dans la déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 via l'article 1, 3 et 10.
  • La laïcité est-elle anti-religieuse ? Non. Bien au contraire elle faite pour respecter les libertés religieuses de chacun.
  • La laïcité impose t'elle une neutralité de l'espace public? Non, c'est même le contraire (à condition ue cela n'occasionne pas un trouble à l'ordre public). Cependant il y a des espaces qui sont neutre comme les bâtiments publics (tous les bâtiments du Conseil départemental). 
  • La laïcité a t-elle pour objet de faire diminuer l'influence de l'église (catholique): "sécularisation" ? Non. La laïcité ne doit pas être le bouc-émissaire. La sécularisation est sociologique. Aussi à contrario, on peut s'étonner que des collectivités agissent contre le passage du sacré au profane. Si des cultes ont des difficultés: c'est leurs problèmes, ce n'est pas à l'Etat de financer et aider leur prosélytisme.

Laïcité et droits de l'Homme

Art 1er: "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune." La France est une société d'individus
Art 10: "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi." Les convictions religieuses ne sont que opinion. L'opinion ne donne pas de droit à un individu.
Art 3: "Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément." Il n'y a pas de droits divins.

Rapide cours d'histoire: il a fallu un peu plus d'un siècle pour résoudre les relations entre l'église et l'Etat, en 1905

Si certains font remonter, par exemple, les origine de la laïcité à la bible (Marc 12,17, Matthieu 22,21 et Luc 20,25): "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu", manifestement les relations entre culte et Etat (pouvoir) a toujours existé. Le culte a pour objectif de faire "croire pour comprendre" (et "non comprendre pour croire"). C'est la raison pour laquelle elle est profondément liée à l'éducation, à la liberté, à l'égalité. 

Les relations entre l'église et l'Etat fut la grande pierre d'achoppement de la révolution française. Globalement, les révolutionnaires sont face à un paradoxe. S'ils avaient supprimé les droits divins de l'église et mis tous les citoyens sur le même pied d'égalité d'un côté, et de l'autre, ils voulaient laisser la liberté d'opinion de croyance à tous les citoyens. En effet, la liberté d'opinion (la soumission librement consentie), la tyrannie d'une majorité pouvait remettre en cause la révolution française c'est à dire les droits de l'Homme.

Pour cela les révolutionnaires ont donc demandé aux éclésiastiques de respecter un code de bonne conduite à la constitution civile en prêtant serment de fidélité. De plus, ils ont désacralisé le droit (ex le mariage civile). Ils ont aussi développé l'enseignement public (ex collèges royaux). Ça se passe mal, il y a de la résistance notamment du pape (prêtres réfractaires) qui se retrouve dépossédé de ses privilèges. À noter que parallèlement, la question de la dette est soulevée. La Convention le 18 septembre 1794 proclame "La République ne reconnait plus ni ne salarie plus aucun culte". Puis la loi du 21 février 1795 proclame la neutralité religieuse de la République. Pour mémoire, le directoire (Bourgeois) arrivé au pouvoir en 1795 ne changera rien, et les guerres de Vendée c'est de 1793 à 1796.

Napoléon Bonaparte (Premier consul) fait un rapprochement avec le Vatican. C'est le Concordat de 1801. Il fait le constat que beaucoup de français sont attaché au catholicisme, il va mettre le catholicisme a son service sur le principe: "qui paye, tient". Il va donc les payer à condition que les ecclésiastiques jouent bien leurs rôles en faveur des intérêts de l'Empereur.

1870 la France se prend une dérouillée face à la Prusse. En effet, la bourgeoisie (Louis Philippe, Napoléon III) avait mis tellement les français dans de mauvaises conditions au travail (conditions physiques), qu'elle était dans l'impossibilité de lever une armée. 1871 les parisiens sont indignés: c'est la Commune, réprimée dans le sang. Après une courte période de l'Ordre morale (coalition des droites), à l'élection législative de 1876 au suffrage universel (masculin) les républicains renversent la majorité monarchiste.

1877, poussé notamment par Gambetta, trois grandes questions sont en chantier: la séparation de l'église et de l'Etat, l'impôt sur le revenu progressif et l'école publique. Jules Ferry dans le souci de créer une identité républicaine (avec l'esprit de revanche de la défaite de 1870), s'attarde à la formation des consciences avec une école publique, gratuite et laïque sans volonté de monopole (il maintient l'enseignement confessionnal) contrairement à se que diront ses détracteurs en le diabolisant.

La loi de séparation de l'église et l'Etat de 1905 fait suite à l'affaire Dreyfus et par une indiscrétion du Prince de Monaco Albert 1er. Explications:

L'affaire Dreyfus (1894), va déclencher une vague antiparlementaire et antisémite. La presse catholique va être profondément anti-Dreyfusarde et engager une épreuve de force (diabolisation, boucs-émissaires, mensonges ...). Pierre Waldeck-Rousseau Président du Conseil sous la présidence d'Émile Loubet, décide de régler ses comptes avec les congrégations religieuses (corps intermédiaires de l'église). S'il n'a pas une volonté de dissoudre les congrégations, il veut les soumettre (avec sa loi de 1901) à une double autorisation. Le haut clergé, le Vatican, ne veulent pas céder. Waldeck-Rousseau tombe malade et est remplacé par Émile Combe. Pris par le temps (ou pour gagner du temps), l'autorisation des congrégations par l'assemblée nationale passe par blocs et seulement cinq congrégations (principalement hospitalières) sont retenues. Les autres doivent partir dans les colonies pour l'évangélisation.

Emile Loubet succède à Félix Faure (mort en épectase). En 1904, il rend visite à Rome au roi Victor-Emmanuel III sans se rendre en premier au Vatican: cela revient à reconnaître Rome comme capitale de l’Italie, ce qui conduit à la colère du pape Pie X très réactionnaire. Les cardinaux français envoient des missives confidentielles contre Emile Loubet, aux souverains catholiques européens, dont le Prince Albert 1er qui transmet une copie à Jean Jaurès. Les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège ne sont plus possibles. Mais le Concordat ne le permet pas. Aussi il est proposé un divorce par consentement mutuel: la loi de séparation de l'église et l'Etat. La loi de 1905 sur la séparation de l'église et l'Etat (proposé par Aristide Briand) est adoptée.

La Laïcité aujourd'hui.

S'il est n'est pas fondamentalement remise en cause, la lutte de ceux qui s'opposent à cette loi s'est focalisé principalement sur l'enseignement, poussée par le MRP (démocrates chrétiens) à la sortie de la guerre, avec en 1951 l'aide aux enfants de l'enseignement privé, puis 1959 la loi Debré sur la contractualisation.

Mai 68 a montré au pouvoir la dangerosité d'une trop forte émancipation des masses qui réfléchissent. En effet elle peut remettre en cause l'ordre établie.

L'opposition à la loi de 1905, se fait également à travers les manuels scolaires. En effet, si les ministères font les programmes, les éditeurs font les manuels. C'est la raison pour laquelle l'oligarchie a une appointance pour ces maisons d'éditions (et les médias). L'avis marteau du CE du 3 mai 2000 interdit dans les écoles ce qui est ostentatoire (se que l'on souhaite montrer), la loi de 2004 renverse la charge avec le terme ostensible (ce que l'autorité voit). Il y a la crèche du Conseil départemental de la Vendée qui n'est pas cultuel mais culturel.

On constate depuis les années 70, que la laïcité est dévoyée en raison de luttes interconfessionnels d'influences: non reconnaissance de droits pour certains (besoin de visibilité à travers la religion) et de crise existentielle (sécularisation) pour une autre. Cette lutte est alors le prétexte pour remettre en cause la laïcité.


Les crèches du Conseil Départemental de la Vendée

La crèche du Conseil départemental de la Vendée est culturelle

Si la justice l'a dit c'est que c'est vrai. Cependant si la CGT CD85 a bien connue une crèche lorsqu'elle arrivée en 2007 au Conseil Départemental elle était petite discrète à coté du bureau du Président. Force est constater qu'elle est désormais immense, ostensible, dans le hall du conseil départemental de la Vendée. Est-elle ostentatoire ? La CGT CD85 constate que depuis la décision de justice, elle fait même des petits: Par exemple, ci-dessus, en 2024 dans le couloir de la DRH. Que la justice administrative s'en débrouille.
La CGT CD85 rappelle que la Vendée, en matière religieuse, n'est pas une, catholique. Par exemple, nombre de familles, de villages vendéens, depuis des siècles, sont protestants et bannissent les crèches. Pour preuve les nombreux temples. Que dirait Clémenceau ?